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La sécurité dans l'espace une question de coopération selon une étude du fonds de l'ESA

Posted on 28 August 2014

pawel_frankowskiUne bourse Sorensen a permis à Pawel Frankowski de mener à bien une étude approfondie du fonds de l’ESA (Agence spatiale européenne) aux Archives historiques de l’Union européenne, concernant la politique de sécurité et de l’espace. Professeur assisant à l’Université Jagiellonian de Cracovie, P. Frankowski a également consulté les fonds de l’ELDO et de l’ESRO (les deux organisations précédentes à l’ESA) dans le cadre de sa recherche.

Comme agence spatiale intergouvernementale l’ESA assure depuis 1975 la coopération entre des pays européens dans les domaines de la recherche et de la technologie spatiales à des fins pacifiques. Coopération qui a évoluée au fil du temps jusqu’à permettre le lancement de programmes tels que Galileo. Bien que n’ayant pas tous appartenus à cette organisation, les pays de l’UE y ont toutefois tous été liés à travers un système complexe de liens internationaux.

Dans son étude Pawel Frankowski a mis en évidence le rôle clés du Royaume-Uni, de l’Allemagne, de la France et de l’Italie au sein de l’ESA. La concurrence entre le Royaume-Uni et la France est clairement révélée par les documents consultables aux AHUE, néanmoins de petits pays membres, comme la Suisse, ont su eux aussi marquer l’organisation de leur empreinte. Les archives montrent en outre un intéressant dilemme lorsque des pays, tels que la Suisse une fois encore ou la Norvège, collaboraient au sein de l’ESA mais pas nécessairement au sein de l’UE.

Au début des années 90, l’Union européenne a fait preuve d’un vif intérêt pour la coopération spatiale avec les pays (développés) en voie de développement comme en témoignent les documents de l'ESA. Certaines délégations ont fait valoir à l’ordre du jour de l'ESA réalisant son importance pour la sécurité, le développement, l'UE et l'industrie européenne.

«Il est très intéressant de lire les notes et les procès-verbaux des réunions du Comité des relations internationales et de voir quel pays optait pour quelle pratique pacifique ou encore de quelle manière les discussions étaient menées, et enfin de comparer les notes rédigées durant des débats par les délégués avec les rapports finaux d’orientation plus neutre.»

Les pays membres de l’ESA avaient des objectifs différents et certains ont même utilisé l'ESA pour promouvoir leurs propres agendas. Par exemple la motivation de la France a été militante, les délégués suisses ont insisté sur la nécessité de l'autonomie européenne dans l'espace, et l'Italie, elle, s’est orientée sur la technologie en vue d'avoir un impact industriel et économique. Selon Pawel Frankowski, ce sont les aspirations de l’Allemagne qui ont connu les plus grands succès, réussissant à combiner les deux objectifs économique et sécuritaire.

Parce que les objectifs de l'ESA sont d’envisager et de promouvoir, à des fins exclusivement pacifiques, la coopération entre Etats européens dans la recherche et la technologie spatiales et dans leurs applications spatiales, le terme même de «sécurité» a été évité dans les déclarations officielles et les rapports. Toutefois, pour les membres de l'ESA, la sécurité a signifié tenter d'éviter les questions militaires et de défense tout en se concentrant sur les questions de sureté (telles que les débris spatiaux) et avoir une vision plus large de la sécurité. Ils ont ainsi essayé d'assurer la sécurité de différentes manières, en coopérant avec des pays tels que la Chine et l'Union soviétique, en assurant la sécurité économique pour l'industrie européenne, en promouvant le marché ouvert pour les applications des techniques spatiales, et dernier point et non des moindres, en collaborant avec d'autres organisations internationales telles que l’Organisation des Nations Unies ou l'Union européenne.

L’histoire de l’ESA, mise en parallèle avec les Communautés européennes et l’Union européenne, représente un effort commun des pays européens, avec une différente logique d'intégration. Un fort accent sur la coopération et la réussite technologique et scientifique incontestable de l'ESA permet de saisir le mérite de la coopération et de l’instauration, par différents moyens, de la stabilité et de la sécurité régionales.

La construction de la sécurité européenne et mondiale à travers la coopération, comme idée de fond de la politique de l’ESA, a été extrêmement importante pour la politique spatiale européenne globale. Lors de la deuxième réunion du Groupe de travail sur les débris spatiaux, l'un des représentants a remarqué "avec surprise qu'il n'y a aucune référence à la coopération internationale" dans le document final.

Selon P. Frankowski, le fonds de l’ESA représente une collection unique, bien organisée et détaillée faisant de Villa Salviati l’endroit idéal à visiter pour l’étude de la politique spatiale européenne.

ESA

Bourse de recherche Sørensen

Jagiellonian University, Krakow

Pawel Frankowski: pawel.frankowski[@]uj.edu.pl

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