Posted on 01 December 2014
Hugo Canihac, thésard à Sciences Po Bordeaux depuis 2012 se concentre dans sa récente étude sur les conflits pour l’élaboration de deux définitions hautement symboliques de l'Union européenne: l'UE comme organisation «supranationale» et l’UE comme «économie sociale de marché». A cet effet, il est venu aux AHUE en octobre 2014 comme boursier Sørensen.
Hugo Canihac déclare avoir eu un séjour très fructueux à Villa Salviati: «J’ai consulté les fonds concernant le projet avorté de la Communauté politique européenne, qui dans les années 50 définissait une Europe « supranationale ». J’ai comparé les travaux préparatoires des commissions de rédaction de ce projet avec le travail des experts et des lobbies le soutenant- en particulier le «Comité d'action pour une Communauté européenne supranationale, au sein du Mouvement européen ».
Il a également consulté le fonds d'archives de l'économiste français Pierre Uri et les nombreux documents révélant son orientation intellectuelle avant et pendant les négociations de Messine et de Rome ainsi que sa participation à divers comités et associations afin de promouvoir sa vision d'une Europe unie. Hugo Canihac a en outre consulté les archives de Robert Toulemon et d’Emile Noël.
«Ma recherche part d'un constat simple: le processus d'intégration européenne n’a pas seulement conduit à l’émergence des institutions; il a été de pair avec la constitution progressive de discours, concepts et connaissances pertinentes».
L'intégration européenne est également un processus dans lequel des cadres intellectuels sont élaborés afin de définir, d’analyser et de donner un sens aux institutions en cours de construction. Beaucoup de ces cadres sont extrêmement controversés, car ils remontent à différents parcours et projets historiques. Comprendre la manière dont ces cadres sont construits, diffusés et finalement acceptés ou rejetés est l'objectif de la recherche de Canihac.
« J’ai mis l’accent sur les acteurs politiques et académiques et les enceintes impliqués dans ces débats politiques, en particulier en France et en Allemagne. En ce qui concerne le débat politique, j’ai approfondi mes recherches sur l’utilisation de ces concepts dans les parlements nationaux et au Parlement européen ».
Selon Hugo Canihac, cela nécessite la reconstruction des origines conceptuelles des définitions, ainsi que traiter du processus de circulation et de légitimation dans les discours publics de ces récits.
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