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L'ancienne eurodéputée Barbara Dührkop à l'Institut universitaire européen

Posted on 13 June 2016

Barbara Dürkhop, ancienne membre du Parlement européen, a récemment visité l’Institut universitaire européen et a participé au programme éducatif pour les écoles secondaires florentines des Archives historiques. Deux écoles florentines visitaient les Archives et participaient au « petit Parlement européen » au cours duquel les élèves simulent une session parlementaire, débattant des enjeux actuels de la politique européenne. Mme Dürkhop s’est adressée aux étudiants et a présidé le débat parlementaire sur la question du Traité de Schengen et les défis liés à la sécurité et au contrôle des frontières en Europe. Mme Dürkhop a également participé le 22 mars au débat « Gender issues in Europe » au Badia Fiesolana, organisé par le Gender Project Group de l’IUE et le Centre de recherche Acide de Gasperi. 

Une interview a été effectuée durant sa visite sur son expérience en tant que membre du Parlement européen et le débat sur le genre en Europe. 

 

Quelle a été pour vous l’expérience la plus importante en tant que membre du Parlement européen ? 

Ça a été de découvrir que le travail du Parlement est complètement différent de celui d’un parti national. Il y a beaucoup plus de coopération entre les groupes politiques et entre les députés, ce qu’on voit rarement dans un parlement national. Dans un parlement national, l’opposition est beaucoup plus prononcée, et ce n’est pas le cas du Parlement européen, puisqu’il adopte des directives qui concernent un grand nombre de pays. Pour que ça fonctionne, il faut beaucoup d’échange de vues. 

Après plus de vingt ans en politique et au Parlement, que faîtes-vous, aujourd’hui ? 

Maintenant, je suis vraiment à la retraite. Mais je participe toujours à quelques activités en relation avec le Parlement. Je suis membre du conseil d’administration de l’Association des anciens députés, où l’on réalise des programmes que l’on nomme « PE au Campus ». Lorsque d’anciens parlementaires sont invités par des universités et des institutions pour prendre part à des conférences, présider des tables rondes et d’autres évènements similaires, nous participons à ces évènements. Donc, dans un sens, je suis toujours impliquée, mais peut-être de manière plus gratifiante. 

Vous avez  gagné le prix de « Progressive Woman of the Year », et vous êtes aussi la première femme rapporteuse du Budget Général de l’UE. La conférence State of the Union 2016 de l’IUE est principalement axée sur les femmes en Europe et dans le monde. Qu’en pensez-vous ? 

D’une manière générale, il y a eu des progrès dans la participation des femmes en politique et dans les postes hiérarchiques qu’elles occupent, mais nous sommes encore loin de l’égalité, la vraie égalité. Cela signifie que l’on va continuer à devoir lutter pour être en position de prendre des décisions. Il suffit de regarder le Conseil européen, les ministres de l’UE, et de compter les femmes. Nous sommes encore loin d’une égalité absolue. 

Comment la situation a-t-elle évolué depuis votre carrière au Parlement européen ? 

Il y a un pourcentage élevé de femmes au Parlement européen, mais je pense qu’il a maintenant diminué depuis l’époque où j’y exerçais, puisque moins de femmes viennent des pays de l’Est. Il y a donc eu une fluctuation, ce qui n’est pas tout à fait positif, mais cela vient de nouveaux pays où la situation va sûrement s’améliorer un jour. Globalement, c’est devenu plus difficile de prendre des décisions au Parlement, puisque l’on doit considérer les intérêts de 28 pays, contre 12 lorsque je suis arrivée. C’est un inconvénient, mais c’est le prix à payer lorsque l’on est si nombreux, ce qui est très positif. 

Lors de vos quatre dernières années au Parlement, vous étiez membre de la Commission des droits des citoyens, et auteure de plusieurs rapports sur la sécurité et la lutte contre le terrorisme. Quels sont les enjeux les plus urgents dans ce domaine en Europe ? 

Le plus urgent est de faire face à la crainte à l’égard des réfugiés qui seraient, pour beaucoup, une menace terroriste potentielle, ce que je trouve exagéré. La deuxième question est de savoir comment prendre des mesures de sécurités qui ne supprimeront pas ou n’aboliront pas la liberté de circulation. C’est la situation actuelle : circulation contre sécurité. Comment allier les deux sans rendre vulnérable l’une des valeurs les plus précieuses de l’UE, la libre-circulation des personnes ? 

Pour conclure, qu’avez-vous pensé de votre visite aux Archives et du débat à l’IUE ? 

Je suis absolument ravie. Ça a été une très belle expérience. Cet endroit est incroyable. Les Archives sont impressionnantes. J’ai rencontré beaucoup d’étudiants de beaucoup de pays, et ils montré un grand intérêt pour le débat sur le genre en Europe. J’ai vraiment apprécié. Cela me rappelle ma profession, puisque je suis enseignante. 

 

Mme Dürkhop est née en Allemagne et a grandi en Suède. Elle devient professeur de langue et enseigne les langues nordiques en Allemagne et l’anglais en Espagne, où elle s’installe à la fin des années 70. Elle y rejoint le parti socialiste espagnol et s’engage en politique. En 1987, elle intègre le Parlement européen où elle exerce jusque 2009 en tant que membre de diverses commissions et délégations. Par exemple, elle était vice-présidente de la Commission du Budget pendant la législature 1994-1999, et membre de la Commission des droits des citoyens de 2004 à 2009. 

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