Posted on 22 January 2018
Luciana Castellina, ancienne parlementaire européenne, a inauguré cette année la première session du programme éducatif des Archives historiques de l’Union européenne, qui rassemble des étudiants et des personnalités politiques européennes.
Le programme, organisé conjointement par le Programme éducatif des Archives historiques de l’Union européenne et l’Association des anciens membres du Parlement européen, invite d’anciens membres du Parlement à échanger avec des étudiants florentins sur leur expérience en tant que parlementaire.
En plus des vingt années passées au Parlement européen, Luciana Castellina est également journaliste et auteur de plusieurs ouvrages sur l’Union européenne. Au cours de sa carrière en tant que membre du Parlement, elle a travaillé dans plusieurs commissions, dont celle pour le développement et la coopération, et a enquêté sur la situation des femmes en Europe et sur les relations économiques extérieures.
À l’occasion de sa visite aux Archives, Lucianna Castellina, qui fit parti du premier Parlement européen élu au suffrage direct en 1979, a parlé de son expérience européenne et du futur de l’Europe.
Luciana Castellina nous a dit être venue car elle croit que c’est une bonne initiative pour les étudiants : « Je pense que les gens, particulièrement les étudiants, n’ont que peu de connaissances de l’Europe. Ainsi toute opportunité de leur en parler devient utile car la manière dont l’Europe est présentée est vraiment théorique. À la fin, la jeunesse n’est plus du tout intéressée parce que cela l'éloigne trop de leur propre expérience. »
Elle ajoute qu’écouter de vrais politiciens pourrait faire la différence : « Les étudiants peuvent être confrontés à différentes approches, idées et opinions, comme au Parlement. »
Elle croit également que les générations futures ont besoin de faire plus pour que l’Union européenne reste pertinente. « Je pense que l’Europe est une nécessité mais seulement si elle change, autrement elle va s’effondrer. En 1957, quand la Communauté européenne est née, avoir un marché commun était une bonne idée mais aujourd’hui ce n’est plus suffisant », ajoute-t-elle.
« J’espère que nous changerons l’Europe d’une manière qui la rendra plus solidaire. Mais si vous voulez une Europe solidaire entre Etats membres, vous devez avoir une communauté de personnes se sentant européens, et pas seulement allemands, italiens, etc. »
Interrogée sur la façon d’y parvenir, Luciana Castellina a répondu : « Je pense que l’Université [IUE] pourrait avoir un grand rôle à jouer, en aidant au développement de nouvelles formes de collaboration au niveau social : au niveau de la société, et pas seulement au niveau gouvernemental. »
Elle ajoute qu’ « Erasmus a été une très bonne et très importante expérience. Selon moi il devrait y avoir des formes de collaboration similaires à tous les niveaux. »
La visite aux Archives de Luciana Castellina s’est terminée par un débat sur les solutions proposées par les étudiants aux crises européennes, telles que le Brexit, la montée des nationalismes et la crise des migrants. Dans les prochains mois, d’autres anciens membres du Parlement européen, trois italiens et deux internationaux, participeront au programme éducatif des AHUE.