Posted on 13 July 2018
« J’ai connu Hubert de Givenchy en 1983. Nous avons fait avec son compagnon, Philippe Venet, un très beau voyage en Russie de Leningrad (à l'époque) à Moscou.
Vladimir Vassiliev est l’étoile russe de la danse, d’aucuns disent son Dieu, également chorégraphe.
J’ai présenté Hubert à Emile Noël. Ils provenaient de deux mondes différents mais liés par une estime mutuelle.
Vers l’année 2000, après la mort d'Emile, Hubert est venu en Toscane et a séjourné une semaine dans notre maison de campagne. Nous avons fait une excursion jusqu'à Sienne puis Florence où nous avons passé une merveilleuse soirée chez la Marquise Pucci, accueillis dans son antique palais et nouveau temple de la mode » (Madeleine Gobeil Noël, mars 2018).
Madeleine Gobeil Noël, journaliste et ancienne haut fonctionnaire à l’Unesco, est la veuve de l’ancien secrétaire général de la Commission européenne, Émile Noël (1922-1996).
Avec son autorisation, les Archives historiques de l’Union européenne publient deux cartes postales qui lui furent adressées par son ami, le Marquis Hubert de Givenchy, et sont conservées à Florence auprès de l’Institut universitaire européen.
Il est ainsi possible de rappeler le maître de la haute couture disparu en mars 2018 et de porter à la connaissance du public l’une des pièces insolites, petits trésors ou curiosités, désormais abritées aux Archives historiques à la faveur de détours inattendus dans leurs collections européennes.
Les deux cartes postales d’Hubert de Givenchy proviennent de dossiers déposés par Madeleine Gobeil Noël aux Archives historiques en décembre 2016 et actuellement clos. Ils concernent la période comprise entre 1989 et 1996 depuis sa rencontre avec Emile Noël, alors président de l'Institut universitaire européen, jusqu’au décès de ce dernier. Composés principalement de correspondance, ils comprennent notamment les nombreux messages de condoléances reçus par la veuve de l’ex-dirigeant de la Commission européenne. En marge figurent des pièces de caractère personnel, telles les deux missives d’Hubert de Givenchy, désormais inscrites dans l’Histoire.
Leur brièveté reflète en une poignée de mots la sensibilité d’un ambassadeur de l’élégance et du savoir-faire, français et européens, à travers le monde. Son choix, en amoureux de la beauté, de l’amitié et des voyages, de deux reproductions d’édifices religieux, est-il d’ailleurs coïncidence ou symbole ? Incarnations des capacités artisanales et artistiques quasi surhumaines de l’Homme, la basilique vénitienne des Frari à Venise et la cathédrale russe de l’Archange Saint-Michel au Kremlin sont évocatrices : beauté et divinité, œuvre et contemplation, grandeur et humilité…