Posted on 10 November 2020
Bertille James, doctorante en histoire moderne et contemporaine à l'Université Ludwig Maximilian de Munich, a passé un mois en séjour de recherche aux AHUE en tant que boursière Vibeke Sørensen. Son projet de doctorat, supervisé par le professeur Kiran Klaus Patel, présente ‘La Chine et l’Europe à l’ère de la mondialisation (1978-1992)’. Dans cet article, Bertille James nous en dit plus sur son projet de recherche et son séjour aux AHUE.
Sur quoi porte votre recherche et comment avez-vous abordé ce sujet?
Ma recherche porte sur les relations entre la Chine et l’Europe entre 1978 et 1992. Je mets en perspective le développement de cette relation dans le contexte de la fin de la guerre froide ainsi que de la mondialisation galopante, et examine également les échanges entre les acteurs non-étatiques. Je me concentre sur les perspectives de la Chine, de la Communauté européenne, ainsi que de trois de ses Etats membres parmi les plus importants: la République fédérale allemande, la France et le Royaume-Uni. Ce travail interroge l’institutionnalisation de la relation sino-européenne, la construction des visions stratégiques de ces entités dans le cadre de ces relations, la transformation de leurs perceptions mutuelles au cours de cette période, ainsi que l’évolution de leurs relations commerciales.
Durant mon cursus, je me suis dans un premier temps spécialisée dans le domaine des études est-asiatiques et ai pu aborder les relations de la Chine avec le reste du monde. Dans le cadre de mon master, j’ai rédigé un mémoire sur l’Accord de coopération commerciale et économique de 1985 entre la Chine et la Communauté européenne. Cette thèse est donc dans la continuité de ce premier travail et me permet d’étudier la relation sino-européenne sur une plus large période. Par ailleurs, ce sujet m’amène à utiliser les langues que j’ai pu apprendre et pratiquer durant mes études.
Pourquoi est-il important (socialement et académiquement) de mener une telle recherche?
Sur le plan académique, il y a une littérature croissante sur l’histoire des relations entre la Chine et l’Europe, mais globalement les chercheurs se sont plutôt intéressés jusque-là aux relations de la Chine avec les Etats-Unis et l’Union Soviétique. Mon travail vient donc compléter ces travaux, en me concentrant sur une période récente pour laquelle les archives n’ont été que récemment ouvertes et donc peu exploitées. Au-delà de la sphère proprement académique, j’espère que mon travail permettra de mieux appréhender les dynamiques actuelles des relations entre la Chine et l’Europe. De plus, j’aimerais démontrer l’importance de la Communauté européenne /Union européenne dans le cadre de la construction contemporaine des relations de l’Europe avec le reste du monde.
Qu'espériez-vous trouver aux AHUE pour vous aider à mener vos recherches?
Les documents des archives de l’Union européenne sont essentiels à mon travail car une de mes questions centrale porte sur le rôle de la Communauté européenne dans le développement des relations de l’Europe avec la Chine de 1978 à 1992. Avant de me rendre aux archives à Florence, j’avais déjà pu explorer les ressources en ligne des AHUE, notamment les papiers personnels d’Emile Noël, ainsi que les archives nationales en Allemagne, en France, et au Royaume-Uni. Sur place, j’ai pu consulter de nombreuses sources, en particulier celles de la Commission européenne, du Parlement européen ainsi que de l’Agence spatiale européenne. Mes recherches aux AHUE m’ont par exemple permis de mieux appréhender la manière dont ces institutions envisageaient alors leur rôle dans le développement des relations sino-européennes.
Comment avez-vous entendu parler de la bourse Vibeke Sørensen pour mener des recherches aux AHUE?
J’ai entendu parler de la bourse Vibeke Sørensen par l’intermédiaire de mon directeur de thèse. Cette bourse m’a permis de rester un temps relativement long aux archives et d’explorer pleinement leur potentiel. Au-delà des documents d’archives des institutions principales de la Communauté européenne, j’ai eu ainsi le temps d’explorer de nombreuses autres sources me permettant notamment d’approfondir le rôle des acteurs non-étatiques dans la construction des relations sino-européennes. Cela a été également une occasion pour moi d’interagir avec la communauté académique de l’IUE. J’ai également profité de la bibliothèque des archives qui offre une belle collection dans le domaine de l’histoire de l’intégration européenne.
Bertille James présentera et discutera les résultats de ses recherches aux AHUE lors du prochain séminaire ADGRC, le 18 novembre, de 17h00 à 18h30, sur Zoom.
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