« Cela ne ressemble en rien à d’autres conférences »
Tel est l’avis le plus partagé à la fois par les jeunes chercheur.e.s et les professeur.e.s d’universités qui ont participé les 5 et 6 septembre à la conférence annuelle des études supérieures du Centre de recherche Alcide de Gasperi (ADG), à la Villa Salviati. La conférence interdisciplinaire sur l'histoire de l'intégration européenne vise à faire progresser la recherche par le biais d’une approche constructive et d’une discussion approfondie sur les travaux en cours de chercheur.e.s en début de carrière.
Emmanuel Mourlon-Druol, professeur d'histoire de la coopération et de l'intégration européennes à l'IUE et codirecteur du Centre de recherche ADG, explique : « L'objectif de ces deux jours est de laisser une large place à la discussion et au débat, que ce soit au cours des tables rondes ou pendant les pauses café et le dîner - des moments de convivialité qui nous ont tant manqué pendant la pandémie. La combinaison de chercheur.e.s confirmé.e.s et de chercheur.e.s en début de carrière permet des échanges fructueux ».
Un format efficace
Comme les années précédentes, les organisateurs ont demandé aux douze conférencier.ère.s sélectionné.e.s de transmettre leurs contributions bien avant la tenue de la conférence durant laquelle sont prévus des panels dans lesquels chaque universitaire en début de carrière est associé à un expert confirmé.
« Ce format est très utile pour les participant.e.s, car tout le monde lit ce qui est présenté. Nous nous concentrons vraiment sur les textes, ce qui permet aux chercheur.e.s de recevoir un retour significatif de la part des discutant.e.s et des autres participant.e.s », souligne Krisztina Arató , professeure et politologue à l'université Loránd Eötvös de Budapest, dont l'ouvrage coécrit avec Boglárka Koller sur l'intégration européenne, Európa utazása, sera bientôt publié en anglais par Palgrave MacMillan.
« Le face-à-face est également important », a-t-elle ajouté. « On a le temps de donner un vrai retour pendant la conférence, mais on a aussi la possibilité de poursuivre une bonne discussion pendant les pauses. »
Du point de vue des chercheur.e.s, Dominika Furtak, doctorante en sciences politiques et en administration publique à l'université Jagellon en Pologne, a souligné l'importance de disposer de beaucoup de temps pour présenter son travail et écouter les commentaires. « C'est moins précipité que lors d'autres conférences. Nous recevons plus d'attention dans un environnement favorable ».
Un réseau multidisciplinaire de chercheur.e.s
La conférence annuelle des études supérieures du Centre ADG se caractérise également par sa pluridisciplinarité. Cette année, par exemple, des travaux ont été présentés dans des domaines tels que l'histoire, les sciences politiques et les relations internationales.
« Il est vraiment intéressant de suivre un ensemble aussi varié de sujets qui concernent tous l'intégration européenne. Cela vous donne de nouvelles idées et vous aide à réfléchir à votre sujet d'une manière différente», explique Jana Müller, étudiante en première année de doctorat en histoire contemporaine à l'université du Luxembourg.
Dominika Furtak s'est également montrée enthousiaste. « Je suis étudiante en relations internationales et j'ai été ravie d'entendre ce que les historien.ne.s avaient à dire sur ma thèse. Malgré les différences de sujets et de disciplines, nous avons trouvé un langage commun pour parler des documents. »
Programme « Widening Europe » (Europe élargie) de l'IUE
Outre le soutien renouvelé des Archives historiques de l'Union européenne, de la Florence School of Transnational Governance et du Centre Robert Schuman, la conférence annuelle ADG 2024 a également bénéficié du soutien du programme Widening Europe de l'IUE, qui vise à jeter un pont entre l'IUE et les établissements nationaux d'enseignement supérieur en Europe centrale et orientale et dans les Balkans.
Pour Dieter Schlenker, directeur des Archives historiques de l'Union européenne et codirecteur du Centre de recherche ADG, le soutien du programme Widening Europe a favorisé la réalisation d’un objectif de longue date du Centre Alcide De Gasperi.
« Depuis plusieurs années, nous nous efforçons d'impliquer la communauté scientifique des pays d'Europe centrale et orientale afin qu'elle participe davantage à la conférence annuelle des études supérieures. Cette année, nous avons été très heureux·se·s d'assister à une série de présentations et de discussions aussi riches de la part de jeunes chercheur.e.s et d’universitaires confirmé.e.s de ces pays qui nous ont rejoints. Nous sommes reconnaissant.e.s à l'IUE d'avoir soutenu cet effort et nous espérons continuer à travailler avec le programme dans les années à venir ».
Concernant la conférence annuelle du Centre ADG
La conférence annuelle des études supérieures sur l'histoire de l'intégration européenne est l'événement phare du Centre Alcide De Gasperi (ADG). Organisée chaque année en septembre, la conférence permet à des doctorant.e.s sélectionné.e.s et à des chercheur.e.s en début de carrière de présenter leurs travaux, de recevoir des commentaires et d'échanger avec des universitaires confirmé.e.s sur les approches historiographiques et méthodologiques de l'intégration européenne. Le Centre ADG lance un appel à contributions chaque année en mars pour participer à la conférence.